Dépression et massothérapie

Par Patricia Prazeres - Massothérapeute agréémd

Tout l’art de recevoir un client en dépression ou en épuisement professionnel (burnout) repose sur deux mots-clés : empathie et compassion.

Ceux et celles qui traversent cette période difficile ont souvent des ressources psychologiques à leur disposition. Notre rôle, en tant que massothérapeutes, est de prendre soin le mieux possible du corps qui subit les troubles de l’esprit. Car la dépression n’est pas que mentale; des douleurs physiques importantes peuvent aussi se manifester. Maux de dos, migraines, maux de ventre…

Pour être le plus aidant et le plus à l’écoute possible, le massothérapeute doit cultiver chez son client un sentiment de sécurité et de confiance. Il est parfois troublant de voir un client de longue date souffrir de dépression. Gardez à l’esprit que ce n’est qu’un moment dans la vie de son client et qu’il est toujours la même personne, seulement, plus fragile.

Comment procéder

Il est important de valider la réceptivité du client lors du bilan de santé, ou lors des questions de routine si c’est un client régulier. Être tout simplement à l’écoute est la base pour établir un climat de confiance, ne pas lui dire quoi faire ni que « l’on sait par quoi il passe ». On peut comprendre et être empathique à sa douleur, c’est en grande majorité ce dont les clients ont besoin. Car mis à part les professionnels tels que psychiatres, psychologues et psychothérapeutes, l’entourage immédiat cherche souvent à « réparer » le client, à le faire bouger et agir, alors qu’il ne demande qu’un moment de répit.

La dépression est encore un grand tabou dans notre société basée sur la productivité et plusieurs croient qu’il suffit juste d’efforts et de volonté pour s’en sortir. Peu d’endroits nous permettent autant de laisser-aller que le bureau d’un massothérapeute. Le toucher est un calmant naturel dont on oublie la portée.

À l’écoute du corps et de l’esprit

Lors du massage, l’écoute du corps, des réactions et de la respiration de son client est le mot d’ordre à se rappeler, peu importe la technique utilisée. Avoir des mains aimantes et douces aidera le client à se détendre. Parler pendant la séance est parfois nécessaire et bénéfique pour certains clients, alors que pour d’autres, c’est le silence qui sera de mise. L’idée étant de tenter d’éliminer toute situation anxiogène pendant le massage; une heure de détente totale, physique et mentale, peut avoir des répercussions pendant plusieurs heures.

Les bénéfices d’un massage pour un client souffrant de dépression sont nombreux. La respiration se fera plus lente, les muscles se détendront, le client se sentira supporté et pourra ainsi mieux identifier les zones de tensions et nous aider à le relaxer. À plus long terme, le sommeil, souvent problématique pendant cette période, pourra s’améliorer. Le massage n’est pas une panacée, mais plutôt est un outil parmi tant d’autres, à la portée de tous, pouvant faire une différence dans la vie des gens dépressifs.

Quelques statistiques…

Un Québécois sur cinq sera touché de près ou de loin par la maladie mentale au cours de sa vie. À Montréal, on parle de 2 % de la population adulte qui souffre de troubles graves et de longue durée et de 29 % qui seront aux prises avec une dépression majeure ou des troubles anxieux. D’ici 2020, la dépression se classera au deuxième rang des principales causes d’incapacité à l’échelle mondiale, juste derrière les maladies cardiaques. Seulement 30 % des gens faisant une dépression cherchent de l’aide, en partie en raison de la stigmatisation entourant toujours la maladie mentale et en partie parce qu’ils ignorent tout simplement qu’ils font une dépression…

Vous croyez souffrir de dépression ou pensez qu’un être cher en est atteint?

Ce site pourrait vous aider www.ladepressionfaitmal.ca.

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